Elsa, ma compagne, est devenue paysanne. La naissance de nos enfants nous a donné envie d’harmoniser notre vie, de ne plus subir mais de choisir. Choisir notre rythme. Choisir de s’aligner avec nos convictions autant que possible. Le fameux «retour à la terre».
Aujourd’hui, nous vivons à «la Joue». C’était la Ferme de Jean-Luc, éleveur en vaches laitières. En Bio. Il a cédé une partie de sa ferme à Elsa, Paul et Erwan qui souhaitaient élever des brebis et produire du fromage. En bio. L’autre partie à Rahmzi et Sébastien qui voulaient élever des poules pondeuses. En bio.
Jean-Luc était seul, ils sont 5. Il est de la génération « d’avant», celle que notre époque a presque effacé. Ils sont de la génération suivante, que la société promeut. Il a choisi de quitter une ferme dans laquelle il a toujours vécu. Eux n’y vivent pas tous, mais tentent de la faire revivre à leur manière. Beaucoup de grands écarts, et les aléas qui vont avec. Le cap est clair: faire vivre la ferme pour se nourrir et nourrir l’autre, le mieux possible, mais sans se compromettre. Une ferme qui se renouvelle et doit composer avec des rythmes plus que jamais contradictoires: ceux du lent tempo des saisons et de la course effrénée de la société de consommation.